Par Driss Tahi
Photographie ou peinture ?
Telle est la question que beaucoup de visiteurs ont certainement dû se poser devant les photos sur toiles de l’Artiste Abdelkader Badou qui expose à l’IF d’El Jadida du 22 Février au 15 Mars.
Ce dernier a réussi à nous entraîner dans une sorte de « trouble interprétatif » , au point que l’on était obligé de toucher pour vérifier qu’il s’agissait bien d’une photographie reproduite sur toile, et non d’une peinture , tout en scrutant l’expression du visage du voisin pour s’assurer qu’il pensait pareil.
Était-ce cela l’objectif du talentueux photographe ?
Des photos réussies on en voit partout depuis l’avènement du numérique et des nouvelles technologies d’assistance électronique, pourtant il en faut bien plus que ça pour réaliser des photos aussi singulières que celles de A. Badou, il faut le talent d’un artiste peintre, qui ne se contente pas de capter les instants et les expressions. Un artiste qui peint à l’aide de son appareil photo, en profitant de la moindre opportunité offerte par la nature d’une part et de l’autre par les performances techniques que lui permet son appareil , qu’il exploite d’ailleurs avec beaucoup de sensibilité et de professionnalisme.
Ses clichés sont magnifiques , et captivants , et leur originalité ne laisse pas indifférent, ce qui reflète un penchant certain du photographe pour les paysages où il évolue, puisqu’on remarque de prime abord que presque toutes les photographies sont prises à l’extérieur, en pleine nature, ce qui avait manifestement permis à A. Badou de profiter de la lumière douce ,ou forte selon l’instant ,et de jouer sur la clarté et les contrastes pour créer l’ambiance et les effets recherchés et en extraire le meilleur.
Lorsqu’on est devant la photo qui représente la fantasia on constate le flou causé par l’effet des mouvements rapides des cavaliers et les jambes des chevaux, le tout baignant dans une sorte de poussière ou de brume.
D’ailleurs les mêmes effets on les retrouve dans le portait de l’homme penché en avant en position de faucheur.
A la question pourquoi l’impression sur toile, Badou répond : » la toile étirée sur un châssis met en valeur la photo, et d’ajouter :
En tant qu’Art, la photo me passionne autant que la peinture , et du coup j’essaie sans arrêt de prospecter dans ce domaine afin de développer mes techniques avec mes propres moyens , sans recours à d’autres subterfuges ou moyens de retouches comme le logiciel Photoshop… »
Abdelkader Badou (D) en compagnie de Driss Tahi