
Lorsqu’il m’arrivait de suivre un match de coupe d’Europe à la télé, je me surprenais souvent entrain de suivre le spectacle se déroulant dans les tribunes, plutôt que celui donné sur la pelouse.
Et pour cause…Comment ne pas succomber au charme d’un public de Liverpool, entrain de danser et de chanter son célèbre « you’ll never walk alone » alors que son équipe est toujours menée au score à quelques minutes du sifflet final !
Comment ne pas être charmé par un public exécutant sa « Ola », avec une perfection et un timing dignes des plus grands chorégraphies ?
Avez-vous déjà eu l’occasion d’admirer ce merveilleux public du Celtic, debout, mains tendues, accompagner un joueur, sur le point de tirer un penalty ou tout autre pied arrêté, d’un Hééééé !!! Pour l’achever d’un Hoooo !!! Au moment du tir ?
Ce sont là quelques moments de pur bonheur et de grande émotion. Des moments qui ne se vivent qu’à l’intérieur des stades de football.
Si on était au théâtre, on aurait expliqué le phénomène, d’une mise en abyme (un théâtre dans le théâtre).
A chaque fois que le hasard voulait que je me déplaçais au stade El Abdi (avant cette satanée Pandémie), je me surprenais souvent entrain de rêver d’une pareille ambiance, et de goûter, ne serait ce qu’un court laps de temps, ce pur bonheur, auprès des Fans de mon club favori : le DHJ.
Malheureusement, lorsqu’il arrivait que le DHJ marque et que c’est « la fête » dans les tribunes, c’est toujours le même refrain et la même rengaine, depuis…toujours, pour exprimer cette joie : un Manolo Jdidi tape comme un forcené sur son tambour, en criant à tue-tête : « Wa Difaâ » et le reste du public de lui répondre … Ztorotot.
- Wa difaâ…
- ztorotot….
- wa difaâ…
- ztorotot….
- wa difaâ…
- ztorotot…
Le refrain continuait de plus belle, jusqu’à ce qu’une contre attaque de l’équipe adverse ou une décision « contestable » de l’arbitre, ne vient mettre un terme à cette « fête.»
Je me suis longuement demandé sur le sens réel de ce ZTOROTOT, mais en vain !!!
Est-ce l’imitation d’un instrument quelconque de musique que le public n’arrive toujours pas à se payer et qui continue à lui faire défaut ?
-Est-ce une sorte de Haka (chant de guerre New-zélandais) pour doper les onze cavaliers doukkalis ?
Personne ne donnait l’impression parmi le public qui m’entourait, d’en savoir plus.
Le père a encouragé, parait-il le DHJ, en criant ztorotot. Le fils crie à son tour ztorotot et son enfant fera certainement de même…
Vrai qu’on chante aussi quelques « tubes » empruntés au public rajaoui comme « khadra ou bayda… », Mais ce ne sont là, ni, nos chants, ni, nos paroles. Or, un public qui se respecte, n’encourage pas son équipe avec le chant d’une autre …
Or aujourd’hui, on vient justement vous annoncer que le DHJ a enfin son chant à lui. Aussi bien les paroles (qui vantent l’histoire glorieuse de ce club) que la composition, ont été l’œuvre d’artistes professionnels. On n’attend plus que le retour du public dans les tribunes pour la faire découvrir à tout le reste du royaume.
Un hymne qui sera chanté, aussi bien par le Cap Soleil que le Dos Kallas. Un public enfin retrouvé, autour d’un club qui n’en a que trop besoin dans sa quête de nouveaux titres, qu’on espère trop proches, inchaallah.
El Jadida Scoop