El Jadida : Y-a-il un médecin aux urgences ?

On aura tout vu au niveau de cet hôpital provincial censé répondre aux normes internationales avec un équipement dernier cri. Que dis-je ? Un hôpital doté d’une terrasse équipée pour l’atterrissage d’un hélicoptère réservé aux cas d’extrême urgence.

Que de tapage a été fait à l’ouverture du Centre Hospitalier provincial Mohammed V d’El Jadida qui était censé répondre aux besoins de la population de toute la région en matière d’offre de soins et d’hospitalisation.

On a tant clamé qu’il serait débordant d’équipements performants, offrant des prestations de très haut niveau.

Il ne reste de ces serments qu’un adage que les jdidis ont pris pour devise pour exprimer la réalité de cet établissement « الداخل إليه مفقود والخارج مولود » (traduisez « qui y entre est porté disparu et qui en sort renaît »). Un établissement que la population appelle désormais « l’hôpital de la mort ».

Et pour cause. De fausses promesses qui ont vite cédé la place à la réalité amère des malades qui meurent à petit feu en attendant leur tour pour une consultation ou pour une hospitalisation qui peut se compter en semaines pour ne pas dire en mois. Sans parler du service des urgences toujours encombré, et parfois sans médecins urgentiste, comme cela a été le cas, ce mardi 21 septembre quand un jeune homme, victime d’un accident de la circulation et gravement blessé à la tête, a été transporté aux urgences, où il n’y avait, par malchance, aucun médecin urgentiste et qui a été transféré par sa famille dans une clinique privée.

Inutile de rappeler les autres disfonctionnements tels que la panne de la réfrigération de la morgue depuis quelques jours pour un problème de maintenance. 

Ironie du sort, et faute de présence de médecins (ayant prêté ce fameux serment d’Hippocrate (où d’hypocrite c’est selon les cas), la mort vient souvent interpeller certains de ces « patients » (c’est le cas de le dire) pour les délivrer des griffes de ces procédures administratives empoisonnées, où la corruption fait fureur.

Et c’est le parcours du combattant pour ces malades, qu’ils soient Ramedistes ou non, pour se voir délivrer ce « césam » non pour se faire examiner, mais simplement pour avoir accès à un rendez-vous pour lequel il doivent soudoyer, bon gré mal gré, X, Y et même Z pour que le délai ne s’éternise pas.

Malheureusement ces gestionnaires semblent ignorer que c’est le facteur temps qui fait défaut en cas de maladie et qu’il est un élément déterminant de la qualité des soins et de l’efficacité et de l’efficience de la prise en charge médicale au sein d’un établissement de santé.

A croire que cet établissement ne relève d’aucune structure administrative.

Où est donc le rôle de la direction régionale de la santé dont relève ce centre hospitalier ?

Et quel rôle joue le ministère de tutelle pour laisser les choses dégénérer à ce point ?

La santé de la population n’a-t-elle donc plus aucune importance ?

Que de questions qui demeurent sans réponse et pour lesquelles le citoyen en paie de sa santé pour ne pas dire de sa vie.

Alors chers patients, faute de rendez-vous pour accéder à la santé, rendez l’âme et accéder à la paix éternelle.

Cela arrangerait sûrement ces gestionnaires dépassés qui auraient ainsi moins de monde à soigner.

Khadija Choukaili

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