Par: Khadija Choukaili
El Jadida, Mazagan, Breija, Mahdouma… Tant de noms l’ont décrite. Sa glorieuse histoire et sa géographie exceptionnelle faisant d’elle un cap magique et une ville tant convoitée. Si je devais la conter, je dirais que c’est une ville touristique, accueillante et enrichissante par sa culture. Une ville tellement imprégnée de traditions, par son ouverture sur d’autres cultures, celles des anciens amphitryons qui ont marqué son histoire.
Une ville moderne, ayant été influencée par les étrangers, européens entres autres, qui s’y sont installés et l’ont également marquée par leur mœurs et coutumes.
Je conterais ses plages magnifiques, d’un sable clair et doré, qui ont été témoins des souvenirs de tant de générations, témoins de tant d’histoires, tant de balades nocturnes romanesques et romantiques, sous un ciel étoilé, en saison d’été, et tant de promenades sous un ciel couvert devant les vagues d’une mer déchainée en plein hiver.
Je conterais sa cité portugaise, blottie dans son giron en donnant un panorama exceptionnel intriguant touristes et visiteurs.
Tant d’historiens ont excellé dans sa description par la multitude de légendes aussi passionnantes les unes que les autres.
Je la conterais également en escaladant son phare, comptant plusieurs dizaines de marches et guidant les bateaux par la puissance de ses projecteurs. Ce phare dominant la ville et surplombant l’Atlantique depuis la nuit des temps.
Je conterais, sous un œil admiratif, la beauté de ses beaux espaces verts, de ses boulevards où il faisait bon se promener de jour, à travers ses belles vitrines florissantes, et de nuit, sous ses lampadaires éclairant les rues et reflétant les ombres sereines des promeneurs.
Je conterais, avec grande admiration, le savoir-vivre de ses habitants qui respectaient leur environnement et qui n’avaient pas besoin de spots publicitaires pour garder leurs ruelles propres et salubres. Je conterai le bon voisinage et l’égard avec lequel étaient traités, aussi bien les jeunes que les moins jeunes, sans avoir à user et abuser des grands principes tels que le civisme et la civilité.
Voilà ce que je conterais de ma chère ville natale, celle qui a bercé mes souvenirs d’enfance, qui m’a vue naitre et grandir dans la sérénité et le respect de l’autre. Celle que mes ancêtres m’ont léguée, mais que je ne pourrai léguer dans le même état aux générations futures. Car, entre-temps des mains criminelles et vengeresses se sont abattues sur elle et
l’ont transformée, l’ont défigurée.
Peut-on espérer une renaissance de cette perle de l’atlantique ? Le seul espoir demeure que les responsables prennent conscience de tous ces dégâts et sauvent ce qu’il y a encore à sauver. Léguons cette belle ville aux générations futures, ne serait-ce que dans l’état où elle était, il y a quelques décennies.
Beau texte, émaillé d’une douce nostalgie partagée.Mais je crains de décevoir votre espoir ou plutôt votre rêve de cloture qui s’appuie sur une certaine prise de conscience de la part des « responsables ». Un espoir que j’ai caressé comme vous tout au long des trois decennies où je grattais du papier et vidais l’encre de mes stylots avec la conviction que la situation du moment ne pourrait être qu’une simple parenthèse qui se fermerait un jour pour me faire redécouvrir El Jadida, le témoin des meilleures années de mon passage sur terre.
Malheusement, le constat, qu’il soit d’aujourd’hui ou de demain est autre.Si vous suivez bien l’évolution qui s’opère depuis quelques temps, si vous arriver à déchiffrer certains indicateurs vous comprendrez alors que notre ville a été bel et bien sacrifiée délibérément au nom d’un certain « pôle économique », dont la coeur battant n’est autre que le port de Jorf Lasfar et toute la fourlière industrielle qui gravite autour.
Pour ne pas être trop long, essayez d’imager
une ville qui se confronte à la ruée vers l’or, avec tout ce que ce phénomène charrie comme pagaille, alors vous comprendrez El Jadida d’aujourd’hui et de demain….le reste, tout le reste n’est plus que de la littérature.
Quelques coquilles malines se sont glissées dans ma réactions…veuillez bien les excuser.Sinon faites appel aux services de sécurité pour les mettre dehors.
Quelques coquilles malines se sont glissées dans ma réaction…veuillez bien les excuser.Sinon faites appel aux services de sécurité pour les mettre dehors.