Par: Khadija Choukaili
Le football n’est certes pas toujours fait de belles histoires comme celles que l’on voit dans la plupart des films Américains.
Pour espérer une carrière sans faux pas, ou ne serait-ce que constante et assurant une vie décente, il faut être très rigoureux et la chance tient une part prépondérante dans le scénario d’une carrière plutôt incertaine. Surtout quand il s’agit de football féminin qui, malheureusement, est toujours relégué au second rang.
Il faut reconnaître que la femme a depuis toujours marqué de son empreinte le sport au Maroc. Certaines ont pu percer. Mais il s’avère que cela se passe principalement dans les grandes villes où la femme arrive, tant bien que mal, à imposer ses compétences sportives.
Quant au sport féminin à El Jadida, inutile de préciser qu’il a été pendant longtemps marginalisé. Les footballeuses qui se sont distinguées sont vite oubliées dès qu’elles ne sont plus sous les feux de rampe.
Tel fut le cas pour Madame Rabiâ Dalil, cette grande sportive du DHJ qui a été abandonnée à son sort, marginalisée et même exclue de l’environnement sportif jdidi.
Comment peut-on admettre d’ignorer ainsi ses compétences ?
N’aurait-elle pas accumulée une expertise durant sa carrière lui permettant d’être en mesure d’entrainer une jeune équipe de footballeuses du DHJ ?
Ancienne joueuse du DHJ, du Raja d’El Jadida et aussi de l’équipe de l’OCP, elle a marqué le football jdidi de 1982 à 2002.
Aujourd’hui, après avoir servi son équipe pendant vingt ans, et après avoir atteint un âge où elle devrait être à l’abri du besoin si elle avait choisi un autre métier, elle se retrouve sans aucune ressource certaine, contrainte à travailler dans des conditions déplorables en tant que gardienne de voitures, afin d’assurer un minimum vital à sa famille.
Comment ne pas être écœuré et indigné quand on suit l’évolution du club du DHJ et tous les moyens financiers dont il dispose et qui sont malheureusement dilapidés, sans que les responsables puissent faire un geste bien mérité, envers ceux qui se sont investis, corps et âme pour le voir évoluer.
Il ne s’agirait pas d’une assistance à cette grande championne aujourd’hui dans le besoin, mais d’une récompense bien méritée, qui serait sous forme d’une pension, pour les services qu’elle a bien voulu rendre à son équipe, pas par intérêt, mais plutôt par son grand dévouement.