El-Jadida : Quel avenir urbanistique ?

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Par : Abdellah Hanbali

Lorsque Sa Majesté avait donné ses directives pour régler le fléau de ces  marchands ambulants, encombrant boulevards et  ronds-points  de la majorité des villes du royaume et y rendant la circulation très problématique, beaucoup de présidents de communes, de gouverneurs et de walis, se sont sentis pris de court

Et pour cause…chaque mètre carré est pratiquement  accaparé et suite à des moyens détournés, par une mafia de l’immobilier, dont la tâche se trouve facilitée  par une administration corrompue.

Autrement, comment tous ces terrains, censés devenir des espaces verts, des espaces de jeux, des parkings, des cimetières…sont, et presqu’à chaque fois, transformés, par le biais de dérogations douteuses, en des lotissements, et revendus à prix d’or ?

L’exemple de Hay Al Matar qui regroupe plusieurs  centaines d’immeubles, et d’autres sont encore en construction, n’en possède aucun espace de jeu, pas le moindre terrain de proximité, de parking…qui puisse rendre  la vie plus facile, aux milliers de familles de ce quartier.

Comment  une ville qui ne possède le moindre parking ;  qui peine pour trouver un terrain pour y aménager un cimetière…puisse en trouver  un, pour rassembler les marchands ambulants et répondre favorablement et convenablement aux directives de Sa Majesté ?

Et c’est  pourquoi le souk Ahfir, fut aménagé à la va-vite, pour y regrouper les marchands ambulants. Sans la moindre étude préalable, car donner l’impression d’obtempérer aux « vœux » de Sa Majesté, était la seule chose qui comptait.

Un souk qui colle à la cité portugaise, l’un des plus prestigieux patrimoines de notre pays et classé patrimoine universel par l’UNESCO.

Presqu’un mois plus tard, la totalité des marchands ambulants désertèrent ce lieu inapproprié  au commerce et laissant derrière eux, une cité défiguré et un argent du contribuable très mal utilisé.

A qui la faute ?

A Cette mafia précitée ? A la corruption ? A l’agence urbaine ?…A tous ces facteurs et  d’autres encore, à la fois ?

Faut-il encore rappeler à nos présidents de communes, à nos gouverneurs et nos walis que gérer une commune rurale, urbaine ou une région, ne se limite pas seulement  au respect des lois en vigueur,  tout en omettant de se soucier des résultats atteints et   de leurs évaluations.

 

Gérer une commune, c’est avoir un programme préétabli pour les routes, l’électrification, les égouts… ; connaitre le volume du projet ; savoir le jauger, pour mieux l’évaluer par la suite et d’en connaitre  son importance,  le degré d’attention qui mérite qu’on lui accorde,   faire des diagnostics précis pour  parvenir des constats justes et réalistes…

 

Gérer une commune, c’est prendre soin de son patrimoine et  le fructifier. Une commune qui n’a pas de patrimoine, est une commune condamnée à acheter  au prix du marché. C’est une commune endettée, qui passe son temps à se débattre pour le remboursement de ses créanciers.

A El-Jadida la commune a bradé tous ses terrains et ses autres biens sont loués ou cédés à des prix dérisoires.

Gérer une commune,  c’est réaliser une étude matérielle afin de connaitre les moyens en sa possession et ceux qu’on est en mesure d’investir.

C’est aussi la capacité à rectifier le tir et  à  trouver les solutions adéquates à chaque fois que les circonstances nous le dictent

Dans le cas qui nous concerne, quel avenir urbanistique attend cette ville ?

Quel visage, quelle harmonie et quelle beauté esthétique  aura-t-elle dans 20, 30  ou 50 ans ?

Tout le monde peut mesurer les ravages urbanistiques  subis par cette ville depuis l’indépendance, qu’en sera-t-il si l’on continue, tête baissée, à emprunter cette même voie ?

A bon entendeur…

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