
Une commune vaut par son patrimoine. Un patrimoine à même de lui permettre d’aménager des parkings, des cimetières, des marchés, des maisons de jeunes, des terrains de proximités, de nouveaux centres commerciaux…
Mais à El-Jadida, les conseils communaux se succèdent et se ressemblent, quant à leur facilité de brader le patrimoine jdidi.
D’abord, il y a eu feu Masmoudi qui a pratiquement offert tous les terrains vagues à l’OCP, contre la somme modique de 50 DH le mètre carré. Puis au fur et à mesure que les terrains se réduisaient, on se focalisa su les édifices pour les brader contre des bouchées de pains, exemple du centre commercial de Lqalaâ et dernièrement, celui du centre d’estivage qui était loué à l’OCP.
Mais aujourd’hui, il est temps de dire stop. L’actuel conseil communal, n’a pas trouvé mieux que de jeter son dévolu sur le Camping International d’El-Jadida, une réelle mémoire de la ville, mais dont certains membres de l’actuel conseil, , n’y voient qu’un terrain de 6 hectares qu’ils doivent s’accaparer par des chemins détourner et quel qu’en soit le prix.
L’écrivain John Waterbury avait dit un jour à ce propos : « Au Maroc, certains sont capables de tout faire bouger… pour que rien ne bouge plus.»
C’est pour ces raisons, que les différents conseils communaux qui se sont succédé à El-Jadida, ne jouissent pas d’une bonne réputation parmi les citoyens. Au lieu des bons résultats escomptés, ils ne se sont distingués auprès des jdidis, que par leur lenteur, bureaucratie, mauvais rendement, indiscipline, absence d’organisation, d’études sérieuses, de suivi, d’évaluation, d’une maîtrise de travail…
Autant de facteurs qui les marginalisent et les placent dans l’incapacité d’accompagner les mutations traversés par cette ville.
Plus d’un demi-siècle, à essayer toutes les « expérimentations », mais sans succès.
Maints projets n’ont pas connu l’aboutissement souhaité à cause d’une mauvaise gestion; des lois pas bien assimilées ou mal interprétées ; des ressources humaines, dont les compétences requises, à même de leur permettre de mener à bien certains projets, font cruellement défaut ; mauvaise formation du personnel…
Et quand ces élus ne sont pas analphabètes, disons que la détention d’un ou de plusieurs diplômes, ne sont pas pour autant, garants du profil d’un bon gestionnaire.
Des pays comme la Corée du sud et le Japon, sont là pour nous servir d’exemple. Ce sont des pays qui n’ont pour toutes richesses que leurs ressources humaines, la qualité de leur formation et…leur patriotisme.
Gérer une commune comme El-Jadida, ne se limite pas au respect des lois en vigueur, tout en omettant de se soucier des résultats atteints et de leurs évaluations.
Gérer une commune comme la notre, c’est avoir un programme préétabli, (routes, électrification, égouts…) ; connaitre le volume du projet ; savoir le jauger, pour mieux l’évaluer par la suite : juger son importance, le degré d’attention qui mérite de lui être accordé, parvenir à opérer des diagnostics précis pour parvenir à des constats justes et réalistes…
Faire partie du conseil communal de Mazagan, c’est prendre soin de son patrimoine et le fructifier. Une commune qui n’a pas de patrimoine, est une commune condamnée à acheter au prix du marché. C’est une commune endettée, qui passe son temps à se débattre pour le remboursement de ses créanciers.
A El-Jadida la commune a bradé tous ses terrains et ses autres biens sont loués ou cédés à des prix dérisoires.
Qui en profite ?
Pourquoi aucune enquête n’a été ouverte à ce propos, bien que le patrimoine jdidi continue à se réduise comme une peau de chagrin ?
Gérer cette commune, c’est réaliser une étude matérielle afin de connaitre les moyens en sa possession et ceux qui sont en mesure d’être investis.
C’est aussi la capacité à rectifier le tir et à trouver les solutions adéquates à chaque fois que les circonstances le dictent.
Ce sont là des directives claires et qui sont à suivre par tout conseil communal qui se respecte, loin de ces protagonistes et affairistes qui bradent (légalement ?) notre patrimoine d’une main, pour se l’accaparer de l’autre.
Jusqu’à quand va se poursuivre ce jeu ?
Abdellah Hanbali