
Il fut un temps où le jardin Abdelkrim Khattabi, ex-parc Gallieni, fut un lieu de rencontre privilégié pour les enfants qui s’y retrouvaient pour des veillées entre amis. Où les cousins et cousines se rencontraient pour un brin de causette. Ou tout simplement pour jouir de cet air pur et cette ambiance calme et paisible.
Il est décevant, révoltant et inadmissible de constater cette terrible dégradation.
Sur les quatre vasques en marbre de Carrare, importés d’Europe par le Sultan Moulay Abdelhafid en 1910, il n’en reste plus que deux, et dans un état lamentable.
Un patrimoine qui n’a pas pu être épargné, ni respecté pour la portée des souvenirs qu’il renfermait, ou pour ce qu’il représentait pour les habitants de ce quartier pour ne pas dire pour tous les jdidis.
Un vrai gâchis, un réel crime commis envers les familles qui ont côtoyé ce lieu et qui en connaissent la vraie valeur.
Le parc Abdelkrim El Khattabi, est devenu le refuge favori des délinquants, des ivrognes et des drogués qui squattent publiquement ce lieu. Les bancs et les lampadaires ont été saccagés et les espaces verts délaissés.
Le conseil municipal, qui parraine, en principe cet espace, est incapable de développer une approche d’ensemble pour sauver la situation et assurer la gestion des parcs de façon à redonner à la ville sa splendeur d’antan.
Cette mission d’entretien des espaces verts aurait été confiée à une entreprise spécialisée en jardinage, mais Il suffit de visiter ce lieu pour se rendre compte qu’il ne garde de parc que le nom. Dans son été actuel, il ressemble plus à un champ de bataille qu’à un espace de promenade et de détente. Même les préposés du nettoyage qui devraient en assurer l’entretien ne font plus aucun effort pour désherber, assainir ou remplacer les plantes mortes. Car les plantes ont totalement disparu, seuls persistent encore quelques arbres qui résistent encore au temps.
Dire que la ville d’El Jadida était jadis réputée pour ces avenues jalonnées de de châtaigniers, d’orangers, de palmiers… Mais cela fait désormais partie d’un passé dont les effluves nostalgiques nous parviennent à peine, tellement ils sont si lointains. Le « Deauville marocain » semble avoir perdu tous ses atouts écologiques.
Dur de se l’avouer, mais on assiste, malheureusement, à l’assassinat prémédité des espaces verts à cause de ce délaissement volontaire des autorités et de l’inconscience de ceux qui osent prétendre gérer la chose publique.
Khadija Choukaili