El Jadida : Les sans-abri à l’épreuve d’un froid insupportable

En cette journée glaciale de ce vendredi, le corps inerte d’un homme, probablement sans abris, a été découvert par un passant. Une mort qui confirme encore une fois, si besoin est, les conditions déplorables et inhumaines dans lesquelles survivent ces citoyens appelés communément « les sans-abris », comme si cette situation déplorable était le fruit de leur choix.

Ce n’est un secret pour personne que des centaines d’hommes et de femmes, et même d’enfants, vivent et dorment dans les rues et les recoins de l’espace public de la ville, exposés aux intempéries, à l’insécurité et aux maladies. Les gens qui les côtoient ont, certes, des gestes de compassion et éprouvent des sentiments de solidarité. Mais ces gestes ponctuels ne peuvent malheureusement pas venir à bout des innombrables besoins de ces citoyens qui ont eu la malchance de tomber dans la misère dans une ville où le droit à la dignité, et même à la vie n’est pas reconnu.

Certes, le pays passe par une période exceptionnelle où tous les yeux (et les moyens -médiatiques j’entends-) ne sont braqués que sur la situation épidémiologique, quoique les citoyens jdidis se sont rendus à l’évidence qu’il faut tenter d’affronter seuls ce virus et advienne que pourra, étant livrés à eux-mêmes.

Cependant, ce contexte sanitaire alarmant ne devrait pas empêcher les autorités de prendre les mesures pour une action engagée afin de mettre à la disposition de cette catégorie de citoyens les moyens nécessaires pour les prémunir des méfaits de ce froid glacial et ces intempéries que connait la ville en cette saison hivernale.

Certes, un centre social d’hébergement d’urgence ayant pour vocation d’offrir des prestations de première nécessité aux sans-abri, avait été implanté en janvier 2020 à Hay Al Matar, sur une initiative du Gouverneur de la province, en collaboration avec l’OCP.

La gestion du centre avait été confiée à l’Association des affaires sociales de la maison des personnes âgées d’El Jadida. Mais aucune information n’a plus été donnée sur ce Centre qui a probablement été fermé.

Cependant, quelle que soit l’issue qui a été réservée à ce centre, il n’en demeure pas moins que les autorités détiennent les moyens et la logistique pour la prise en charge de ces citoyens en difficulté sociale.

Il faut rappeler qu’au tout début de la crise sanitaire, la salle de sport Najib Naâmi, celle de Driss Chakiri, et une autre à Hay Matar, ainsi qu’une aile de l’ancien hôpital Mohammed V avaient été aménagées pour recevoir et prendre en charge quelques dizaines de personnes qui se trouvaient en situation de «sans domicile fixe». Une initiative très louable dont on ne pouvait que se réjouir et un élan de solidarité que le covid-19 avait suscité.

Mais on constate, malheureusement, qu’en cette saison exceptionnellement froide, aucune initiative similaire n’a été prise cette année, et ces personnes se retrouvent livrées à elles-mêmes, contraintes de trouver un coin, un tant soit peu supportable, en mesure de les prémunir du froid.

Espérons que les autorités accorderont une attention particulière à la situation dramatique de ces sans abri, avant que le froid ne fasse d’autres victimes.

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