El Jadida : Le marché de gros des fruits et légumes, le provisoire qui s’éternise…

Se peut-il qu’une ville comme El Jadida qui dispose de tous les atouts pour être l’une des villes les plus développées du Royaume dispose d’un marché de gros de fruits et de légumes qui n’a d’une structure commerciale que le nom ?

Une situation qui perdure depuis une dizaine d’années sans qu’aucune issue ne semble pointer à l’horizon, bien que les autorités continuent à envisager la délocalisation de ce marché après tant d’années.

Il faut noter que la construction du marché de gros de My Abdellah où doit être délocalisé celui d’El Jadida est terminée depuis le mois de mars, sous la supervision effective du Gouverneur qui avait fixé une date buttoir pour la fin des travaux, afin que le transfert puisse avoir lieu dans les meilleurs délais.

Pourtant, même pour le plus novice des gestionnaires, le transfert du marché de gros à My Abdellah amputerait la Commune d’El Jadida d’un budget important qui constitue des profits qui jusque-là, renflouaient sa trésorerie, et les offrir sur un plateau d’argent à une autre Commune pour n’en tirer que 40% des recettes, sans négliger ce que cette délocalisation coûterait au personnel travaillant au sein du marché, que ce soit en termes de frais de déplacements, qu’en désagréments dus à l’éloignement.

Il faut rappeler que le lancement de ce marché et son aménagement date du 1er juillet 1991. Il a été réalisé sur une superficie de dix hectares et disposait de plusieurs structures conçues pour organiser les transactions commerciales dans les meilleures conditions.

Malheureusement, (ou heureusement pour le secteur de la santé), ce marché de gros a été amputé de sept hectares qui ont été concédés pour l’édification de l’hôpital Provincial Mohammed V, et devait être transféré à My Abdellah après seulement quelques mois. Un projet de délocalisation qui n’a jamais vu le jour.

Notons également que pour l’édification de l’hôpital, plusieurs structures relevant de l’enceinte du marché de gros ont dû être démolies telles que la partie qui devait accueillir le marché de volailles, ou encore l’aile réservée aux transactions des cargaisons de camions de fruits et légumes qui transitent généralement par ce marché.

Des structures qui ont malheureusement été démolies avant même le lancement de leurs activités en tant que nouvelles zones relevant du marché de gros.

Aujourd’hui, le citoyen constate, impuissant, que ni le marché de gros, ni l’hôpital Mohammed V ne sont à 100% fonctionnels, puisque l’un ne dispose que d’une superficie de trois hectares malgré les 5000 personnes qui y transitent quotidiennement, alors que l’autre est resté inachevé et souffrant de la pollution et des désagréments causés par une marché de gros à proximité.

Il est certain que sur le plan économique, ce transfert ne peut bénéficier qu’à la Commune de My Abdellah. Mais il semblerait que les autorités locales voient cette délocalisation de points de vue différents et nul n’est en mesure de comprendre ces arguments qui ne sont nullement basés sur un raisonnement objectif.

Au niveau régional ( Casablaca- Settat), une réunion a eu lieu à haut niveau et une solution a été tentée par une éventuelle proposition de construction d’un marché au niveau de la Commune de Had Soualem et un autre au niveau de Laghdira. Mais tous ces projet n’existent encore que sur… »les papiers ».

En attendant que les autorités puissent se décider sur ce transfert, et si cela doit encore être repoussé aux calendes grecques, il serait grand temps de procéder au réaménagement du marché de gros actuel, et mettre fin au calvaire des usagers qui y passent leurs transactions dans des conditions lamentables de promiscuité, surtout en ces temps de pandémie où il serait judicieux de penser à la distanciation et aux mesures barrières.

Khadija Choukaili

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