On ne peut comparer une ville , où les agents chargés de la propreté sont équipés de tout ce qu’il faut , balais brosses, pelles, et des corbeilles roulantes pour le ramassage des déchets dans le but de faire correctement leur travail et embellir non seulement la ville , mais aussi ses alentours, où l’on voit , tous les 100 mètres, des équipes d’ouvriers, balayant et ramassant les déchets, j’ai nommé Martil, et El Jadida , pour ne pas la nommer, où le pauvre agent chargé de la propreté n’a, parfois pour unique matériel de nettoyage des rues qu’une branche de palmier….??
Il est tout à fait évident que les performances d’un agent de propreté sont influencées par le matériel dont il est muni..
A croire que ces deux villes ne font pas partie du même pays, tellement elles sont aux antipodes l’une de l’autre…
Dans l’une , des sablières sillonnent la plage d’un bout à l’autre pour ratisser le sable et le nettoyer de tous les détritus qu’il contient. Le camion de ramassage des poubelles passe 2 fois par jour, et un camion citerne lave les rues régulièrement. Sans oublier que les citoyens y mettent du leur en ne jetant pas les ordures à tout va.
La plupart d’entre eux ayant banni l’idée de pollution de leur esprit, pour ceux de chez nous en revanche, le fait de jeter ses déchets dans la nature est devenu un acte mécanique, presque de l’ordre du réflexe…Une solution de facilité, à laquelle s’ajoute un phénomène de dédouanement de responsabilité et de panurgisme, une manière de penser dévastatrice si l’en est , qui nourrit le cercle vicieux de la pollution car plus un lieu est sale et moins les individus en prennent soin…
La saleté défigure le paysage et fait désormais partie du décor comme une verrue au milieu d’un beau visage. Et pourtant, les anciens jdidis affirment que dans le passé, la ville était soignée, et on pratiquait même les rituels consacrés à la propreté. Elle avait son cachet particulier qui en faisait un endroit unique avec de nombreuses potentialités esthétiques. D’ailleurs, elle a été primée plusieurs fois en matière de propreté… Hélas, que vaut une belle ville si elle n’est pas mise en valeur, si on ne peut pas s’y promener et vivre sans être révulsé par les odeurs nauséabondes et les spectacles désenchantant d’ordures ménagères qui traînent sur les trottoirs et agressent nos regards et nos narines?
Nos ancêtres vénéraient les jardins et ne pouvaient se passer des plantes décoratives aux effluves aromatiques, aussi bien dans les espaces verts que dans les rues.
Pourquoi cette tradition n’a pas été perpétuée ?
On a assassiné tous les arbres qui faisaient la beauté de l’espace urbain.
Pourquoi sommes-nous résignés devant le fait accompli?
Comment sommes-nous tombés aussi bas ?
Y a-t-il une raison logique à cette dégringolade ?
Toutes ces questions nous taraudent l’esprit, mais force est de constater que les dysfonctionnements dans la gestion des affaires de la ville, par le fait de responsables mal éclairés, combinés au je m’en – foutisme des citoyens , ont fait qu’un simple problème de gestion des ordures est devenu une véritable quadrature de cercle.
Il est la conséquence directe, sans nul doute, d’un grave déficit de communication entre les élus et les citoyens..
Dans le passé, on ne voyait pas les ordures, c’était hchouma, honteux, car les voisins ne devaient pas savoir ce que mettaient les familles dans leur marmite par respect, et pour ne pas heurter la sensibilité des plus démunis. Une charrette passait quotidiennement pour la collecte. A l’approche de ramadan, on nettoyait les rues à grande eau pour passer le mois sacré dans la sérénité et la joie. La même chose se faisait durant les fêtes religieuses. On blanchissait à la chaux les murs pour donner l’éclat de blancheur aux habitations quand le printemps et la saison estivale pointaient du nez. Cette opération avait aussi le pouvoir d’empêcher les moustiques et les insectes de toutes sortes de proliférer.
Le savoir-vivre était de rigueur même si la plupart des citoyens étaient analphabètes. Aujourd’hui, les campagnes de sensibilisation sont inexistantes et l’école ne transmet pas non plus la culture du vivre-ensemble et du civisme.
Les citoyens rejettent le balle sur les édiles qui ne font pas leur boulot, et qui ont d’autres chats à fouetter que de s’occuper de leurs électeurs..
Les responsables eux, sont sourds, masquent leur incapacité en répétant que les gens sont sales. On peut dire que c’est par l’intermédiaire des détritus que les muets parlent aux sourds…Et le degré de saleté d’une ville est proportionnel à la méconnaissance de cette ville, dont l’histoire ne se transmet plus.
On voit ces derniers jours des tournées de nettoyage, somme toute louables, on ose espérer qu’elles vont perdurer et se généraliser dans tous les quartiers de la ville..Les citoyens doivent également mettre la main à la pâte, et avoir plus de compassion pour ces pauvres agents que l’on surnomme à tort les zebbala…
La propreté est l’affaire de tous.
Khadija benerhziel
Bonsoir et merci pour cet article criant de vérité !
Je viens de déposer un message concernant un autre article de votre journal sur les mikhalas qui ne sont pas la cause mais une conséquence…
Un peu de reconnaissance et d’empathie, un zeste de considération, beaucoup de volonté et quelques moyens pour … mais pas tant que ça pour de mettre à mal le budget de la commune et de ses prestataires.
« Il est tout à fait évident que les performances d’un agent de propreté sont influencées par le matériel dont il est muni », dites-vous
Pour me promener souvent dans la cité portugaise où je réside et souvent tôt, je constate qu’il n’y a pas seulement le matériel !
Rien n’est écrit et définitif dans ce pays que j’aime et que je respecte.
Au delà des constats et des leçons, il y a l’action (même petite).
J’aurais plaisir à en discuter avec vous.
Bien cordialement,
Fabienne