El Jadida: la rendre propre, devrait être un défi et un perpétuel combat contre toutes les sortes d’incivilités.

 Je me souviens, avec bonheur et mélancolie, de ma ville natale El Jadida, et de sa plage, le Deauville de mon enfance et adolescence.

J’en garde l’image d’une plage propre et d’une ville accueillante et respectée par les habitants.

Image qui appartient, hélas, à l’histoire, car aujourd’hui, aucune comparaison ne peut plus être établie avec son éponyme française.

Un triste spectacle s’offre à nos yeux dès qu’on s’y aventure pour une promenade : la plage s’est transformée en dépotoir et fait honte à voir : canettes de bière, mouchoirs en papier, tessons de bouteilles, restes de nourriture que des jeunes laissent derrière eux après s’être restaurés sur les lieux, des couches bébé, des masques et autres déchets jonchent le sable.

Il est vrai que les gens, s’ils n’ont pas de poubelles à leur disposition, ne peuvent que suivre la tradition en la matière, jeter « naturellement » les déchets partout, sur la plage comme sur les trottoirs…

Ces anomalies qui agressent l’ouïe et la vue, au quotidien, prennent des proportions, de plus en plus inquiétantes.

Derrière cet incivisme primaire se cache, d’abord et avant tout, la faillite du système éducatif. L’école aussi bien que les parents ayant démissionné de leur rôle, les enfants apprennent sur le tas, faute de bénéficier d’un apprentissage adéquat à même de leur inculquer les notions élémentaires du civisme et du patriotisme.

Pour venir à bout de ce problème de saleté, pourquoi ne prenons-nous pas exemple sur des pays tels que la Suisse, la Norvège, le Danemark, la Finlande, où il est interdit de salir l’espace public?

 Ce sont des sociétés qui ne plaisantent pas face au non-respect de l’environnement et même les mégots de cigarettes ou les papiers jetés dans l’espace public sont punis par la loi.

 Dans ces pays, le respect des lieux communs fait partie du savoir vivre et pour ceux qui seraient tentés d’enfreindre les règles, les verbalisations sont très salées.

Les sanctions restent le seul moyen de changer les comportements récalcitrants.

Il faut intégrer la rigueur et la punition, pour rappeler à chaque citoyen sa responsabilité en matière de protection de l’environnement et de la santé publique. La sensibilisation sur l’environnement doit donc se faire également, et surtout, via le système éducatif. Car c’est par l’éducation que les mentalités se forgent.

Les enseignants ont un rôle majeur à jouer en la matière. Ils doivent planifier des sorties de classes au plus près de la nature, dans les plages, les forêts …afin d’initier les enfants aux problèmes de l’environnement. Les écoles mais aussi la commune doivent organiser des campagnes de nettoyages aussi bien en direction des jeunes que des adultes. Par exemple, appeler à une journée de nettoyage de la plage, des artères de la ville et de ses espaces verts, et renouveler l’opération tant que cela est nécessaire.

Il va sans dire que garder la ville propre, c’est une des missions de la municipalité, mais c’est aussi l’affaire de tout un chacun. Tout le monde devrait mettre la main à la pâte, car la propreté, c’est la première image qu’offre la ville à ses habitants et à ses visiteurs..Le civisme, c’est ce que chacun fait et peut faire pour sa ville…C’est avant tout une question de respect et de vivre ensemble…

Khadija Benerhziel

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