Certes, cette fête religieuse si importante est bel et bien l’occasion des grandes réunions familiales et des retrouvailles.
Elle représente une occasion unique pour bon nombre de petits commerçants de prendre leur congé annuel. Pour certains, elle constitue la période pendant laquelle le chef de famille (le père généralement), peut retrouver les siens, qui se trouvent généralement à des centaines de kilomètres de son lieu de travail, sis à El Jadida et région, qui est devenue depuis son industrialisation, la destination de prédilection de bon nombre de citoyens à la recherche d’une source de revenus pour subvenir aux besoins de leurs familles.
Cependant, durant cette période de grand retour de ces commerçants vers le bled à l’occasion de l’Aïd, un véritable calvaire est vécu par les habitants en ces jours de fête où la ville est désertée par les épiciers, les plombiers, les mécaniciens, les électriciens, les droguistes, les restaurateurs, les bouchers… qui gardent le rideau baissé, durant au moins une dizaine de jours.
Et à notre grand damne, on n’a d’autres choix que d’attendre patiemment le retour salvateur de notre « secouriste », surtout quand il s’agit d’un mécanicien, ou d’un plombier… et que la panne nécessite la main-d’œuvre d’un spécialiste et ne peut être résolue sans ses mains expertes.
Des situations qui prouvent, si besoin est, notre dépendance flagrante de ces métiers.
Il faut dire que si certains sont contents de voir leur ville enfin déserte et libérée de ces commerçants venus d’ailleurs qui l’envahissent, d’autres y trouvent beaucoup d’inconvénients.
En effet, en attendant le retour de toutes ces personnes qui sont allées passer la fête dans leur région natale, beaucoup de commerces, de restaurants et de snacks resteront fermé durant cette période. Pour ne prendre que l’exemple des citoyens contraints de reprendre le travail loin de leur domicile dès le 3ème jour de l’Aïd, c’est un véritable calvaire de chercher un commerce en mesure de leur offrir un repas.
Il faut noter que cette situation de fermeture des commerces, où toute activité au sein de la ville est en stand-by, prend de l’ampleur en cette période de fête, vu ce phénomène d’exode massif à la recherche du travail, qui est généralement concentré dans les grandes villes.
Khadija Choukaili
