El Jadida : La gestion des ressources humaines… un facteur primordial encore délaissé par la Commune

S’il est un facteur important dans toute gestion, c’est bien le facteur humain qui constitue la plaque tournante de toute édifice administratif, et le manque en ressources humaines constitue une entrave majeure au bon fonctionnement de toute activité, et notamment celle ayant trait à la gestion des affaires, mettant en cause celles du citoyen, telle la gestion de la chose publique au sein des Communes.

Inutile de rappeler le manque flagrant en ressources humaines au niveau de la Commune d’El Jadida, qui, en raison de la prétendue « insuffisance budgétaire», ou toute autre raison, a cessé, depuis belle lurette, de recruter du personnel, ne serait-ce qu’en remplacement des départs en retraite, si bien qu’aujourd’hui, la moyenne d’âge des fonctionnaires dépasse largement la cinquantaine.

Il faut noter que les départs en retraite par limite d’âge au niveau de la Commune d’El Jadida atteignent, cette année, le record de 180 personnes. Un chiffre alarmant qui représente 37,5% du personnel  relevant de toutes les structures qui découlent de cette Commune, toutes catégories confondues, et aucune décision ou initiative n’a, encore, été prise, alors qu’on sait

pertinemment que ces fonctionnaires quitteront incessamment leur poste.

Autant dire, que la gestion des ressources humaines ne jouit d’aucun intérêt de la part des gestionnaires de cette ville, alors que nul n’ignore que le facteur humain, qui offre les moyens d’une amélioration du service public correspondant aux besoins des citoyens, et aux souhaits des fonctionnaires qui sont au cœur de l’offre des services rendus aux usagers.

Certes, cette rupture brusque se fera sentir incontestablement, et aura, à coup sûr, une répercussion sur les affaires courantes et sur les citoyens, étant donné les exigences accrues des usagers qui attendent une meilleure qualité de service, et une réponse appropriée à leurs demandes spécifiques, et qui se retrouveront face à une réduction alarmante de personnel en mesure de prendre en charge leurs doléances.

Mais ce facteur primordial n’est pas pris en considération, et ne le sera qu’une fois que les responsables se trouveront dos au mur et face à une charge de travail impossible à maitriser par un personnel réduit de plus du tiers de son effectif.

Inutile de rappeler que la problématique qui se pose dans le domaine de la gestion des ressources humaines, à El Jadida, est caractérisée par l’absence d’une vision claire et futuriste, et d’un référentiel de compétences.

Faut-il rappeler que la Commune a été, depuis l’indépendance, considérée comme l’organe décentralisé par excellence et la plaque tournante de l’édifice local, et qu’elle est, de ce fait, le point névralgique de l’échiquier politique, économique et social sur le plan local, notamment après la révision de la charte communale en 2002 ?

Etant donné le rôle important que les communes ont été amenées à jouer, elles ont été dotées de ressources humaines, en nombre important, sur tout le territoire du Royaume, afin de mener à bien la gestion de la chose publique au niveau local. Cependant, sur la planète mazaganaise du temps de ces nouveaux élus, le manque en ressources humaines ne semble nullement déranger les gestionnaires, qui n’ont pas encore conscience de l’importance de maitriser la gestion de la chose communale à travers le facteur humain, acteur principal de cette gestion, et qui est en mesure de corriger les dysfonctionnements actuels et de donner les bonnes réponses aux questions relatives à la gouvernance locale.

Devant cette situation et les enjeux qu’elle présente, la commune urbaine de la ville est plus que jamais appelée à jouer amplement le rôle qui lui est dévolue comme acteur principal dans la gestion et le développement de la ville, en commençant par remédier à cette situation alarmante du manque de personnel.

Notons aussi, qu’outre le problème du manque des ressources humaines, la Commune a fortement besoin d’un grand effort de modernisation de la gestion, en termes d’efficacité et d’adéquation entre les profils existants et les besoins en compétence de la commune. Il est incontournable de concentrer les efforts sur une politique de recrutement (inexistante) qui serait basée sur une gestion prévisionnelle des ressources humaines, et sur une politique de formation.

Inutile de rappeler l’insuffisance des efforts engagés, et l’absence d’un système de motivation, qui pourrait être lié à la productivité et au rendement, sans parler de l’inadaptation du cadre de travail qui est fortement inapproprié.

A quand une prise de conscience qui mettrait fin à ces disfonctionnements flagrants ?

Khadija choukaili

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