A l’instar du reste du monde, était célébrée à El Jadida par l’association de la défense du consommateur d’El Jadida, la Journée mondiale du consommateur.
Une célébration qui intervient cette année dans un climat plutôt tendu et caractérisé par la dégradation d’un pouvoir d’achat en berne, notamment après les dernières augmentations des prix.
Le consommateur marocain n’est pas encore considéré comme un opérateur majeur du développement. Ceci est dû à son faible pouvoir d’achat et surtout à l’analphabétisme qui caractérise le consommateur lambda, tout en l’exposant à toutes sortes d’abus et de fraudes.
Sous d’autres cieux, le mouvement de défense du consommateur est assez enraciné. Le consommateur est à la recherche de sens et de valeurs dans sa manière de consommer et le prix reste secondaire dans ce processus. Mais dans notre pays, le paramètre prix reste déterminant et affecte largement les choix. Cette façon d’être et de faire, trouve son explication dans une culture embryonnaire et qui n’a pas pris encore son envol. Et c’est pour cela que l’émergence d’une culture de consumérisme reste limitée.
Les quelques dizaines d’associations de défense des consommateurs que compte notre pays sont incapables, dans l’état actuel des choses, de défendre convenablement les droits des consommateurs. Ceci souligne l’absence d’une détermination politique d’un côté et la rareté des moyens, d’un autre. La tâche est donc des plus ardus, mais les acteurs paraissent tenaces et continuent de militer pour mettre un terme aux abus.
Ce mouvement qui peine à se frayer un chemin, a réussi cependant à remporter quelques succès, notamment la loi 31.08 sur les mesures de protection du consommateur est entrée en vigueur en avril 2011. Depuis lors, plusieurs décrets d’application ont également été adoptés notamment le décret d’application 2-12-503.
En somme, ce sont plus de 300 textes législatifs et réglementaires organisant et encadrant la protection des consommateurs qui ont été promulgués. Le hic, c’est que la plus part de ces textes, ne trouvent pas encore le chemin vers la mise en pratique, voire ne répondent plus ou très peu aux attentes des consommateurs, à l’évolution de leurs modes de consommation et à la variation des modes de production et de distribution qu’a connus le pays depuis son indépendance.
Pourquoi ?
Tout simplement parce que pour certains textes, cela nécessite l’intervention et la coordination de plus d’une quinzaine d’institutions, relevant de plusieurs départements ministériels et se partageant la mission de mettre cet arsenal juridique et normatif en œuvre.