Par: Khadija Choukaili
La ville d’El Jadida connait depuis plusieurs décennies une expansion de tous les secteurs qui se traduit par un développement socio-économique remarquable… Sa forte croissance démographique, son industrialisation à grande vitesse, et son urbanisation, même parfois mal contrôlée, lui permettent de se positionner comme le 2e grand pôle économique du Maroc, après Casablanca.
Les richesses naturelles, essentiellement halieutiques, dont regorge la côte, qui s’étend sur 150 km, lui permettent de se distinguer par une grande variété de poissons tels que les sardines, les maquereaux, les chinchards, les soles … ; ainsi que les céphalopodes tels que les seiches et les calamars, qui frétillent, de tout temps, tout le long de la côte, et font le bonheur des pêcheurs de la région. Sans oublier l’ostréiculture à Oualidia qui fait également d’El Jadida la 1ère zone de production d’huîtres et de moules, avec 160 tonnes produites chaque année.
Cependant, ce merveilleux paysage est noirci par la menace que connait le littoral marocain en général, et la côte d’El Jadida en particulier, celle des fluctuations des quantités se traduisant par la rareté de certaines espèces telles que l’anguille, l’alose, ou la sardine.
Cette surexploitation des ressources naturelles impacte énormément le littoral d’El Jadida. L’exploitation non maîtrisée des sables, par exemple, a pour effet, la dégradation des plages, la défiguration des paysages, sans oublier les répercussions néfastes sur la faune et la flore.
La surexploitation de la culture des algues, dont les champs foisonnent le long de la côte, connait également, des fluctuations des quantités cueillies, se traduisant par la rareté de cette algue très recherchée par les professionnels, car très utilisée en pharmacie et en cosmétique. Cette exploitation effrénée à laquelle est soumise la cueillette, sans respect du repos biologique, a pour conséquence directe, d’atteindre un seuil critique pouvant provoquer la disparition de l’espèce.
Mais, malheureusement, la seule préoccupation de ces braconniers, est de tirer sournoisement profit sans, pour autant, se soucier de l’équilibre écologique ni des conséquences néfastes pour cette espèce d’algue si rare.
La région dispose également de terre fertiles faisant d’elle une zone agricole par excellence, disposant d’une activité agraire qui demeure des plus dynamiques, et qui réserve de fortes potentialités. Elle bénéficie également de facteurs favorables, lui offrant des opportunités importantes de développement. Toutefois, il s’agit de mettre en exergue le savoir-faire local en matière de systèmes de production, de diversification des cultures, d’innovation et d’organisations d’unités agro-industrielles privées ; mais surtout, de l’accompagnement des responsables locaux communaux et municipaux (encore ceux-là), en matière d’assistance, de soutien et d’incitation à un investissement en mesure de développer la région, dans un cadre de préservation de ses richesses naturelles.
Serait-ce possible de la part de ceux-là même qui sont à l’origine des surexploitations, et de la dilapidation de toute ressource en mesure de garnir davantage leur réserve pécuniaire ?