S’il y a une « mode » qui fait presqu’ unanimité au sein de la classe huppée d’El-Jadida aujourd’hui, c’est bien celle de devenir propriétaire d’un terrain de un hectare ou plus et situé à quelques kilomètres de la ville : Haouzia, Msaouer Rasso, Oulad Rahmoune… Le but et d’y bâtir une résidence principale high-tech, dotée de tout le confort possible : une grande piscine, un immense jardin, divers animaux, terrains de sports…pour en faire, un petit paradis (privé) sur terre.
Du coup et au vu des demandes qui ne cessent d’augmenter, les prix de l’hectare ont plus que quadruplés ces cinq dernières années.
Tout le monde est en quête du meilleur emplacement; de la meilleure vue panoramique, des meilleurs voisins…Bref, une véritable ruée vers ce filon qui permettra à « l’heureux élu » et à sa famille, la vie dont il a toujours rêvé.
Mais ce que personne ne semble voir venir et s’en préoccuper pour le moment, ce sont ces nappe phréatique, de plus en plus sollicitées et qui risquent de s’assécher à tout moment.
Tous ces Douars qui n’utilisaient l’eau de leurs puits que pour se désaltérer, eux et leur cheptel, doivent composer aujourd’hui avec toutes ces piscines dont sont dotées les nouvelles constructions du voisinage.
Or, nous savons tous que l’eau des puits n’est pas inaltérable. Comme à Chtouka Ait Baha, région agricole près d’Agadir : comme en Californie, pour certains Ranchs de Beverly Hills en 2015…une nappe phréatique n’est pas éternelle.
Face au pire, que pourra faire un gouvernement comme la notre, à mille lieux, d’avoir penser à une telle menace ?
Qu’en pensent tous ces élus communaux qui continuent à délivrer les autorisations, à tout va, sans nullement se préoccuper de ces lendemains qui risquent d’être désenchanteurs ?
Et quelle en sera la valeur de « ces petits paradis sur terre »…une fois que l’eau viendra à manquer?
Abdellah Hanbali
