Par: Abdellah Hanbali
Driss Ksikes est l’une des rares personnes à donner satisfaction comme journaliste et écrivain.
A ce jour, il compte plusieurs pièces de théâtre à son actif :
– Pas de mémoire … mémoire de pas, en 1998.
– Le saint des incertains, en 2000.
– IL, en 2008.
– Oedipiades, en 2010
– Ma boîte noire, en 2006.Raconte le désarroi d’un homme face aux mots qu’il collectionnait dans sa prime jeunesse.
– N’enterrez pas trop vite Big Brother, Riveneuve, 2013 (Théâtre).
Le métier d’intellectuel, co-écrit avec Fadma Aït Mous, Ed. ETL, 2013 (Essai).
L’homme descend du silence.Un récit lyrique et philosophique qui brise le silence
Mais Driss Ksikes a aussi été jusqu’à un passé récent, le rédacteur en chef du magazine Tel quel, puis le directeur de publication du magazine Nichane. Deux hebdomadaires marocains qui relèvent du même groupe.
Actuellement, il est directeur du centre d’études sociales, économiques et de management (CESEM) ; responsable de la revue Economia et co-responsable de la compagnie DABATEATR.
Si on connaît le personnage pour ses billets engagés au sein de l’hebdomadaire, nous avons par contre beaucoup à apprendre sur son premier amour : la littérature. Et pour cause, l’homme n’a jamais écrit pour amuser. Il n’a jamais cherché, non plus, à faire le tribun ou le donneur de leçon.
-Théâtre, roman ou journalisme, lequel a votre préférence ?
- Je suis une personne qui fonctionne par multiplication et non par soustraction. Si je milite pour que cesse l’autoritarisme politique, ce n’est pas pour qu’on y instaure à la place un autoritarisme culturel.
– Quelles différences et quelles similitudes entre Driss Ksikes le chroniqueur et Driss Ksikes le romancier ?
- En tant que chroniqueur, j’évoque un point précis, concis et lié à l’actualité. Je suis responsable de mes écrits, d’où le travail d’investigation que je m’impose à chaque fois que je juge cela nécessaire. Je pousse le recoupement jusqu’au bout en évitant les jugements stéréotypés, les informations données par des personnes intéressées…
Et si je ne fais pas de concessions sur certains principes comme la justice, liberté…je travaille néanmoins sur la nuance, car la vérité n’est pas Une, mais plurielle.
Quant au roman, seule l’alchimie du verbe compte pour moi. Et contrairement à ce que croient certains, mon but n’est nullement de changer les choses, mais d’en parler et d’en débattre. »
– Théâtre et roman représentent-ils une échappatoire pour le chroniqueur engagé que vous êtes et qui trouve là une nouvelle opportunité pour passer subtilement certains de ses messages ?
- Non. Dans certaines de mes pièces de théâtre, on m’a aussi taxé de faire du théâtre engagé. La façon dont on fait passer un message peut différer certes, mais sur le principe, je reste fidèle à moi-même et à mes opinions.
Cependant, ce que j’appréhende le plus, ce ne sont pas les critiques à mon encontre, mais surtout l’indifférence à l’encontre de ce que j’écris.
L’artiste a besoin de capter votre attention, de vous sentir à l’écoute. C’est parfois un séismographe : le premier à sentir les failles au sein de la société.
Vous considérez-vous comme l’un de ces séismographes ?
(Rire) Non, pas exactement. Et d’ailleurs, est- ce à moi de le dire….