Poème dédié au grand du théâtre marocain feu Mohamed Said Afifi à l’occasion de la première édition du festival Miskat Al Jadida pour le théâtre, organisé par l’association le masque bleu entre le 27 et le 30 mars 2017, dédiée elle-même au défunt.
Mohammed Said Afifi, l’artiste des défis
Si tu vis toujours après le grand départ
C’est que tu as assez payé pour ressusciter
Et que tu as ouvert les fenêtres du noble art
Pour que notre pays puisse consulter
A travers elles, l’univers avec un regard
Nouveau et pouvoir se projeter
Dans un avenir artistique sans brouillard
Contre tous courants, persévérer et résister
Quand on a l’art dans l’âme et dans le corps
On lui donne en toute générosité
Ainsi notre regretté prenait tous ses ports
Sans répit ni comptes, tels les vrais passionnés
En fourmi il cherchait les iles aux trésors
Pour en extraire les meilleures pièces qu’il jouait
Avec ardeur qui a marqué, son parcours en or
Et que les grands ténors du théâtre appréciaient
Homme de tous les défis,
Qui s’oubliait pour réaliser des épopées
En toute abnégation, son talent a tout dit
Car il était l’homme qui ne faisait rien à moitié
Du mime, au comique jusqu’à la tragédie
L’impossible pour cette pyramide n’a jamais existé
Selon ceux qui ont travaillé avec lui et ses amis
Ses connaissances, il n’a cessé de les partager
En parcourant sa biographie on se perd
Depuis son jeune âge en France il s’est imposé
En Belgique et en Tunisie, sa volonté était de fer.
Et depuis, en abeille il ne s’est jamais arrêté
Il a fait le tour des créations de l’univers
Pour enfin se doter d’une force incontestée.
Et ce dont les marocains doivent être fiers
C’est que leur histoire l’a un jour enregistré
Durant toute sa vie il a prouvé
Sa grandeur d’âme et son amour pour le don
De soi et de son art au profit de toute la société
En allant au Nord pour distraire les résistants
Au moment où le pays manquait encore de stabilité
Avec les enfants des mineurs de Jerada une représentation
Par sa troupe au Sahara en faveur de l’armée
Et l’acte sans pareil, était l’ouverture de la scène aux non-voyants
La musique a eu sa part dans tes centres d’intérêt
Les cordes de la contrebasse tu avais tant manipulé
Sans oublier les versets du coran que tu psalmodiais,
En vie tu n’as pas été bien récompensé
Après ton départ karima n’a pas cessé
De frapper à toutes les portes sans arrêt
Pour que ton nom intègre l’éternité
Que ton âme repose en paix.
Mouina El Achari