Froid polaire au fortin
Le froid polaire meurtrit les pieds et les mains !
Il saupoudre de neige blanche les chemins !
Du coup, impossible de sortir tôt le matin
Pour ramasser quelques bouses de bovin !
La cheminée du fortin ne refuse ni bois, ni foin,
Ni même de vieilles chaises en rotin !
Le salon ancien à la glace sans tain
Voit décrépiter ses murs peints à l’huile de lin !
Les lames de froid cisaillant les intestins
Réclament des repas chauds à gros grains
Et des habits en cuir ou laine à points
Serrés autour de la taille et des reins !
Les jeunes pousses interdites de levée le matin
Attendent sous terre le moment opportun !
Personne ne se hasarde loin du théâtre forain :
Le froid inactive toutes les forces d’entrain !
Les écoles des bleds privées de transport en commun
Vivent la misère du manque de soupe et de pain !
Les classes sans chauffage prêtent le flanc au ravin,
La neige issue des toits bloque le moindre chemin !
Le verglas sur les pentes causant les fractures du bassin
Paralyse tous les accès vers l’hôpital voisin !
Faute de savoir hiberner, tous les êtres souffrent de faim !
Le bilan de ce froid polaire est dramatique à la fin !
Heureusement, la chaleur des cœurs et l’amour du voisin
Redonnent la vie aux corps mutilés par le froid et la faim !
Sans cela, il est impensable de sortir indemne de ces coins
Avec peu de lésions palpables au niveau des mains !
Moussa Ettalibi, Dr Sci., le 01 février 2019