
Prologue
« La pandémie du Covid-19 a créé une crise, certes économique et sanitaire mondiale, mais somme toute positive. Elle nous a ouvert les yeux sur nos énormes erreurs de calcul. En effet, n’a-t-on pas oublié la plupart de nos valeurs humaines ? L’argent ne nous-a-t-il pas conduit à une voie sans issue ? Une faillite jamais connue ni espérée ! Il est temps de nous remettre en question pour corriger nos erreurs, nous pardonner, nous repentir devant le Grand Pardonneur et retrouver notre raison ! Aussi, à titre de prologue à ce modeste poème, je dirais qu’en fin de vie des êtres chers, les personnes proches, généralement seules et silencieuses, n’ont que leurs larmes pour apaiser leurs douleurs. Pour cela, elles méritent vraiment affection, attention et compassion. Pour ma part, je leur dédie ce simple poème à titre d’hommage. En fin de compte, l’homme, coquille vide au départ, se remplit au fur et à mesure de bienfaits et/ou de maux pour construire son histoire avant de disparaître dans l’éternelle solitude ! Petits on naît, Petits on meurt.». Moussa ETTALIBI
Poème 325. Du Covid à l’éternelle solitude
Jusqu’en 2019, les corbillards n’avaient rien de sordide :
Les croque-morts accordaient une certaine gratitude
Aux morts avant de les céder à leur éternelle solitude !
Mais à l’heure du masque, changement d’attitude !
Au vu de son séjour et de son amplitude,
La pandémie, ayant couvert latitudes et longitudes,
Bouleverse, avec sadisme, sentiments et habitudes !
Confinement oblige, la sensation est très rude !
Répondant à l’Appel Suprême dont l’exactitude
Echappe à toute sorte de routine ou de servitude,
Les morts anonymes s’inscrivent dans l’infinitude
Des cimetières insolites de la foultitude !
Martyrs présumés aux profondes rides,
Les patients déjà condamnés à un état morbide
Finiront-ils leur vie dans l’horrible incertitude
Quant au succès d’une éventuelle étude ?
Les souffrances non apaisées par l’inquiétude
Du confinement mettront-elles le feu aux réseaux intrépides ?
Personne n’écouterait ces douleurs à force de lassitude
Et de vicissitudes au vu de leurs vastitudes !
Même Jamaâ Elfna** ou théâtre de l’infinitude
Se voit priver de son universelle béatitude !
De ce fait, les témoins*** changeront-ils d’habitude ?
Et les astres, chacun ajustera-t-il sa magnitude ?
*** P 294. Ô témoin ! Approche pour que tu saches !
Moussa Ettalibi, Dr. Sci., Rabat le 28/04/2020