Abdelkarim El Azhar : visages entre exil et confinement.

Driss Tahi

Une visite à l’atelier musée de l’artiste peintre Abdelkarim El Azhar est toujours une occasion tellement attendue et un moment de bonheur, que j’ai comme à chaque fois essayé de faire durer , pour mieux en savourer les plus infimes détails , en traînant par exemple le pas devant une toile tout en écoutant les explications qui accompagnent les gestes de l’artiste, allant d’une toile à l’autre , et du hall de sa maison à un salon , puis d’une pièce à l’autre, jusqu’au plus intime recoin de cet espace magnifique qui lui sert de maison et d’atelier, un musée qui exhale l’art et la beauté . Le sanctuaire de l’artiste peintre que ce dernier arpente avec l’air sérieux du maître des lieux et de temps en temps le sourire hospitalier et la modestie connue de l’hôte Azemouri .

Mes prises de photos, je les fais perdurer , quoique de façon maladroite , histoire de le retenir un peu plus à chacune de ses haltes.

A. El Azhar qui s’en rend compte, en artiste se laisse volontiers prendre au jeu , il poursuit ses présentations par générosité, mais aussi, par ce qu’il a toujours du nouveau à montrer et à raconter ; ses projets , mais aussi les inoubliables souvenirs de son confinement à fumel en France .

 » je retrouve petit à petit l’expression des visages , que j’ai toujours conférée à mes personnages et leurs regards « 

N’ayant pas compris, je reste hébété un instant.

Il sourit avant de poursuivre :

 » tu sais , je t’en avais parlé au téléphone, lors de mon séjour à Fumel. C’est comme si j’avais perdu la vue , alors que c’est plutôt celle de mes personnages que j’avais sans m’en rendre compte masquée sur toutes les toiles travaillées durant cette période , que j’essaie aujourd’hui tant bien que mal de récupérer « .

Il s’arrête l’air pensif un instant sur une série d’oeuvres sur papier, classées soigneusement dans plusieurs albums et ajoute :

 » regarde un peu le ton monochrome de ces travaux; ce côté lugubre qui reflète mon état d’esprit et l’atmosphère qui régnait sous les restrictions sanitaires imposées par le Covid . Cependant, avec le recul je dois avouer que cet exil forcé, avait son côté positif et m’a du coup permis de découvrir en moi , en plus de mes limites psychologiques, des possibilités de créativité jusqu’ici cachées et fut en plus une source riche d’inspiration , qui continue à alimenter à ce jour mes réalisations. Sans oublier les paysages fabuleux et subjuguant de cette région de France dont la beauté a impacté de façon substantielle mon esprit et ma peinture.

Enfin , comme disait l’adage :  » A quelque chose malheur est bon »  » je prépare actuellement avec mes amis de Pact-art la 3ème édition du salon du dessin et de l’estampe, qui aura lieu à Azemmour le dernier trimestre de l’année 2022. Un événement tout aussi prometteur que les précédents. Tout sera mis en oeuvre afin de donner à la ville d’Azemour le flamboiement culturel et artistique qui convient à son statut historique et son caractère patrimonial

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