Par :Mouna Hachim
Culturellement, nous avons été formatés pour baser notre vie en fonction du regard des autres. Plusieurs indicateurs le prouvent depuis la manière d’agencer nos maisons avec de grands salons pour recevoir et de petites chambres pour vivre ; en passant par nos fêtes où certains se saignent pour ne pas passer pour moins que rien aux yeux des autres. Même la musique de mariage est mise au maximum car le but n’est pas de savourer de manière agréable et intimiste mais de faire entendre jusqu’à plusieurs lieues à la ronde. De la même manière, ce qui fait scandale, ce qui mobilise les foules, ce n’est pas un procès de deux ans ou la grâce d’un pédophile multirécidiviste, ce n’est pas la prostitution sous toutes ses formes, physique, morale, intellectuelle, politique, c’est qu’un film représente à Cannes dans un événement international une image non flatteuse d’une certaine réalité marocaine alors que ce langage cru heurte nos oreilles juste en traversant une rue ; et que les mêmes qui reprochent à l’actrice son vocabulaire au nom des valeurs sont entrain d’inonder sa page de tout ce que le dictionnaire permet comme insultes.
Bref, continuons à vivre en fonction de ce que pense Tartempion, à combattre à la place du mal, sa représentation ; à créer des martyres et victimes expiatoires là où une analyse objective non seulement d’un film mais de tout un projet culturel aurait été plus salutaire pour défendre « l’honneur de la tribu ».
