ELJADIDASCOOP
Combien de jdidis et d’Azemmouris savent qu’El-Jadida vient d’abriter du 25 au 27 juin, la 5ème rencontre de Malhounyates ?
Pas grand monde.
Autant dire que plus d’un million de dirhams d’argent du contribuable, a été « distribué », pour le « plaisir » de régaler une bande de copains et leurs proches.
En effet, le choix de la place Moul Niss à Azemmour (sorte de synagogue) et celui d’une ex-Eglise au Mellah d’El-Jadida, comme théâtre de cette 5ème rencontre internationale du Malhoune, est très révélateur dans ce sens.
Cette rencontre initiée par la Province d’El Jadida, a été présenté, à la dernière conférence de presse? comme ayant pour principale tendance, à mettre en avant l’art du Malhoune et à l’enrichir à travers de nouvelles rencontres entre l’art du Malhoune, les musiques du Maroc et une ouverture sur les musiques du monde. L’objectif majeur devait être, de porter le Malhoune dans toutes les régions du Royaume, jusqu’aux cœurs des foyers.
Et ce sont des « mélomanes » qui prétendent avoir en commun, une passion inconditionnelle pour le patrimoine artistique du Malhoune et soucieux, disent-ils, de sa préservation et de sa déperdition, qui se sont « sacrifiés » pour nous rendre ce service (on ne les remerciera jamais assez pour ça).
Dès lors, ces fervents défenseurs de cet art séculaire n’eurent de cesse d’œuvrer pour sa propagande et sa modernisation, en organisant en présence des mêmes têtes d’affiche ( principalement ceux de la province et leurs proches) ces rencontres du Malhoune dans des lieux fermés et grâce à l’argent d’un contribuable ignorant tout, de ce que ces « magnanimes » organisent « pour lui » (Quel ingrat ce contribuable ?)
Pourquoi le choix de lieux hermétiquement fermés, pour « propager » cette couleur musicale, alors qu’elle représente une occasion d’ouverture sur l’Autre, sur les cultures comme les villes qui les abritent. Des villes marquées d’ailleurs, par leur histoire et qui ont accueilli les civilisations Arabe, Berbère, Portugaise, Andalouse, Turque et Africaine.
Est-ce qu’en allant s’enfermer dans une ex-Eglise (devenue restaurant aujourd’hui…bonjour la pub), avec amis et proches, que l’on estime pouvoir sauver cette couleur musicale de l’oubli, et maintenir en vie une tradition ancestrale?
Le Malhoune est avant tout, un art de création Populaire et ce n’est pas de cette manière, élitiste et snob, que l’on mettra un terme à sa tendance à se perdre.
Il faut dire à ces « organisateurs » (qui n’organisent rien de leurs poches), qu’ au-delà d’un « simple » Art, il a été à l’origine de la création d’un vaste mouvement intellectuel fondé sur la liberté de la pensée.
Le Malhoune c’est aussi une philosophie, un Mouvement, une façon de penser et d’être et c’est le seul art traditionnel commun à Tous les Marocains. Et s’il est relégué aujourd’hui au rang de curiosité du passé, ce n’est pas avec le comportement adopté aujour’hui par nos « mélomanes autoproclamés » de la province, qu’il vivra un éventuel retour en grâce.
A voir cette « nouvelle touche » et cette « approche nouvelle », adoptée, « pour que le Malhoune tisse sa toile, disent-ils », la prise de conscience nécessaire pour réhabiliter et préserver cet art ancestral n’est pas pour demain…La bonne gouvernance non plus d’ailleurs.